La section activités de la SAMA remercie les adhérents qui se prêtent à l'exercice de proposer un compte
rendu d'une activité à laquelle ils ont participé.
En ce 30 mai fêtons Jeanne d'Arc, patronne de la France !
VISITE AU QUARTIER DES CELESTINS 29 AVRIL 2025
Lorsque j’ai reçu les programmes d’activité de la SAMA une date a tout de suite retenu mon attention : le 29 avril 2025, visite de la Garde Républicaine boulevard Henri IV.
Inscription immédiate : j’allai pouvoir revenir sur le lieu de mon enfance. La dernière fois que j’ai franchi la porte des Célestins c’était en décembre 2014 lors du pot de départ de mon beau-frère
Je suis ou plutôt j’étais la fille du timbalier de droite de la fanfare de Cavalerie.
J’ai eu la chance de passer ma jeunesse au quartier des Célestins. C’était un lieu privilégié, un espace de liberté en plein centre de la capitale. Le quartier était notre petit village en pleine ville. La corvée hebdomadaire de sortie du fumier confirmait bien cette sensation olfactive de campagne.
Le samedi et le dimanche nous pouvions faire du vélo au tour de la piste, du patin à roulettes dans la grande cour. Bien sûr il y avait des interdits : l’entrée des écuries (les chevaux n’étaient pas dans des stalles comme aujourd’hui), l’accès au pédiluve (il était derrière le manège),de monter sur les bottes de paille etc… A l’époque nul n’aurait enfreint les règles car il y aurait eu double sanction : remontrance par le garde qui nous surprenait puis par le papa à qui la faute aurait été communiquée.
Le premier grand changement que j’ai constaté en pénétrant aux Célestins c’est que nous n’empruntons plus la grande porte du 18, mais celle que nous appelions dans ma jeunesse la porte charretière. Elle ne servait qu’au passage des véhicules.
Les grands abreuvoirs en pierre du quartier des célibataires et de celui des ménages avec leurs gros robinets ont disparu. En mai 68 quand nous avons été privés d’école nous avons pris, grâce à eux, de bonnes douches après de superbes parties de hand-ball. Nous jouions dans le quartier des célibataires et les buts étaient sous le porche du quartier et à la place de la porte actuelle du mess (c’était un porche).
Le manège aussi a bien changé, maintenant on peut s’asseoir et regarder le spectacle à travers les parois de verre. Autrefois quand il y avait des concours hippiques on se « tassait » derrière les balustrades en bois et malheur à celui qui voulait sortir.
La superficie de la grande cour a diminué de moitié et les barrières blanches en pierre ont été déplacées et remplacées par des barrières métalliques.
Notre parcours s’est prolongé par la visite du musée très instructif puis par le grand porche du 18.
Nous l’utilisions quotidiennement, et j’ai été un peu triste de voir le poste de police fermé. Nostalgie sans doute.
Malgré tout je suis très heureuse d’avoir pu revoir les Célestins.
Merci à la SAMA pour cette visite.
Nicole CAUJOLLE
Compte rendu de la visite, le 29 avril 2025,
du Quartier des Célestins de la Garde républicaine,
au 18 boulevard Henri IV, Paris IVe,
Par Guillaume Filiatre
La Garde républicaine compte quinze casernes et quartiers1 confondus, dont le quartier des Célestins, qui comprend à la fois le siège de l’Etat-major de la Garde républicaine et celui de l’Etat-major du régiment de cavalerie de la Garde. En tout, la Garde républicaine comprend 500 cavaliers et 2 000 fantassins. Au quartier des Célestins se trouvent environ 150 chevaux, les autres se répartissant entre le quartier Carnot, à Vincennes, et le centre d’instruction de la Garde, à Saint-Germain-en-Laye.
La Garde républicaine et son histoire – visite de la salle des Traditions
De la Révolution à la Commune de 1871
D’une monarchie constitutionnelle à l’autre
La maréchaussée disparaît à partir du 16 février 1791. Après 1795, la nécessité se fait sentir de restaurer une autorité propre à la capitale. La Garde municipale de Paris est donc créée en 1802. Le premier régiment d’infanterie porte un uniforme vert présentant des retroussis et parements rouges ; c’est l’inverse pour le second régiment d’infanterie. Quant au régiment de dragons, il peut se déplacer à pied comme à cheval. La garde municipale de Paris prend part aux batailles de Dantzig, Friedland ou encore Burgos, mais elle ne dure pas jusqu’à la fin de l’Empire : elle est dissoute par Napoléon en raison de son implication dans le complot du général Malet en 1812. A la place, une Gendarmerie impériale de Paris est créée l’année suivante.
Sous la Restauration, cette dernière prend le nom de Garde royale de Paris et elle participe à la répression pendant les Trois Glorieuses de juillet 1830. Le régime de Juillet rétablit donc à sa place la Garde municipale de Paris, dont les membre sont appelés de manière péjorative, par les Parisiens, les « Cipaux ». Après le retour à la censure, la campagne des banquets et la révolution de février 1848, la Garde est de nouveau dissoute.
De la Deuxième à la Troisième République
Le premier président de la République, Louis-Napoléon Bonaparte, instaure en 1848 une garde civique, constituée de civils, laquelle est transformée en Garde républicaine parisienne. En 1849, elle est rebaptisée « Garde républicaine » et incorporée à la Gendarmerie nationale. Sous le Second Empire, elle devient la Garde républicaine de Paris ; elle assure alors, en réalité, l’encadrement de tout type d’événement du régime. Au début de la Troisième République, elle devient la « Légion de la garde républicaine de Paris », qui suit le gouvernement à Versailles durant les événements dus à la Commune de Paris. Une trentaine de gardes sont alors fusillés par les communards, dont le garde Gentil.
L’histoire de la Garde au XIXe siècle révèle au travers des changements successifs dans la nomination en fonction des différents régimes politiques. Aujourd’hui, contrairement au XIXe siècle, il ne s’agit plus seulement d’une unité à vocation parisienne ; elle participe par exemple dans les territoires d’Outre-mer à l’aide à la population.
De la Grande guerre à la guerre d’Indochine
La modernisation de la Garde au début du XXe siècle
Pendant la Première Guerre mondiale, les gardes républicains sont fortement engagés : la moitié des effectifs sont volontaires pour rejoindre le front, c’est-à-dire 1126 hommes, sur lesquels 218 perdent la vie. A cette époque, plusieurs gardes jouent un rôle important à titre individuel, comme le lieutenant Paul Fontan, contribuant à l’arrestation de Jules Bonnot, ou encore Gaston Merle, dans l’aviation Le président de la République Gaston Doumergue remet la Légion d’honneur à la Garde en 1928.
Durant l’entre-deux-guerres, les événements du 6 février 1934, faisant suite à l’affaire Stavisky, affectent durablement les méthodes de maintien de l’ordre. Notamment, la cavalerie de la Garde républicaine, portant ce jour-là la « grande tenue de service », c’est-à-dire la tenue de maintien de l’ordre, n’intervient plus depuis cette date en vue du rétablissement de l’ordre, les manifestants ayant porté des coups aux jarrets des chevaux. Aujourd’hui, la cavalerie de la Garde assure au maximum un service d’ordre, comme cela a pu être le cas lors du mouvement des Gilets Jaunes.
Les derniers conflits de la Garde au milieu du XXe siècle
En 1940, la gendarmerie est mobilisée. Le 45e bataillon de chars de combat de la gendarmerie, constituée l’année précédente à partir du groupe spécial de la garde républicaine mobile de Versailles-Satory, combat contre la Panzerdivision. Entre en 1940 et 1944, la Garde est rebaptisée Garde de Paris. 450 gardes républicains rejoignent la Résistance, dont le chef d’escadron Jean Vérines, créant un sous-réseau de résistance dans la gendarmerie tout en cohabitant avec l’administration allemande, puis emprisonné en Allemagne et exécuté, mais aussi le capitaine Louis Artous. En août 1944, les trompettes de la Garde sonnent la Libération de Paris.
La guerre d’Indochine demeure le dernier conflit dans lequel la Garde républicaine a été impliqué. Elle a alors contribué à la sécurisation et à la formation des polices locales. Mais ses membres mobilisés ont très vite été tués ou contraints aux marches de la mort, dont trois survivants ont pu relater l’atrocité. Trente-huit gardes ont perdu leur vie en Indochine, ce qui a valu la dernière inscription à l’étendard de la Garde.
Musique et uniforme à travers le temps
Evolution de la musique
Il existe depuis longtemps plusieurs formations de musiciens à la Garde. La fanfare remonte à 1802. Quant à l’orchestre, créé en 1848, appelé initialement « musique », participe à un concours musical militaire lors de l’Exposition universelle de 1867.
Evolution de l’uniforme
L’uniforme de la Garde a peu évolué depuis 1871. Le nombre de boutons sur la tunique a varié entre sept et neuf. Ce qui différencie la tunique d’un cavalier de celle d’un fantassin est que ce dernier ne porte pas de retroussis. La coiffe, que ce soit le shako du fantassin ou le casque à cimier du cavalier, porte les armoiries de la ville de Paris. Les cavaliers portent la culotte blanche en présence du président de la République française ou d’un chef d’Etat étranger.
Jusqu’à aujourd’hui, la Garde républicaine bénéficie de services d’artisans d’art spécifiques, pour tous armements, mais aussi pour l’ensemble du harnachement de la cavalerie, ou encore pour les coiffes, que ce soit le shako d’infanterie ou le casque de cavalerie, ayant un coût respectif de 1 200 euros et 3 400 euros.
La Garde républicaine aujourd’hui – visite des lieux équestres
L’organisation de la Garde
L’organisation générale
La Garde républicaine assure la sécurité des palais nationaux, plus les domaines de la présidence de la République que sont le pavillon de la Lanterne à Versailles et le fort de Briançon. Sa mission principale est donc la défense des institutions. Le général Charles-Antoine Thomas, actuel commandant de la Garde républicaine, insiste beaucoup sur la primauté de cette dimension. Garants de la continuité des institutions, les gardes républicains sont être entraînés pour être primo-intervenants en cas de menace portée sur les pouvoirs publics constitutionnels.
L’organisation de la musique
Plusieurs formations musicales cohabitent chez les gardes républicains. Le commandement du choeur des armées françaises constitue une structure spécifique, spécialiste de la musique officielle et qui recrute uniquement pour l’excellence musicale, avec un contrat militaire à part. Mais il existe aussi la fanfare de la cavalerie, spécifique à celle-ci, et la musique de la Garde républicaine, spécialiste de la musique protocolaire. La différence entre la musique officielle et la musique protocolaire est assez simple : elle relève du protocole lorsqu’elle s’inscrit dans le protocole militaire à l’entrée du palais de l’Elysée, pour accueillir un chef d’Etat étranger par exemple ; elle relève de l’officiel si elle est jouée, par exemple, au dîner accueillant ce même chef d’Etat, participant ainsi au rayonnement de la France, à travers un répertoire non militaire, classique ou plus contemporain.
Le quartier des Célestins
L’organisation des bâtiments
Les bâtiments du quartier des Célestins ont été édifiés entre 1895 et 1905, dans un style sobre typique du tournant de siècle, à l’exception de l’entrée d’honneur et de l’entrée du manège, plus majestueux et décorés. La structure générale des bâtiments se caractérise par une certaine symétrie, notamment entre les quartiers des « ménages » et ceux des « célibataires ». En raison de leur sujétion, qui leur permet d’agir en urgence, les gardes sont logés sur place, à partir du premier étage, tandis que les chevaux occupent la majeure partie des rez-de-chaussée.
Le manège et les écuries
La construction du manège a fait appel à la technologie de l’ingénieur Gustave Eiffel, célèbre pour ses structures en fer de ponts ou de sa fameuse tour de trois cents mètres. Malgré sa grande surface en plein coeur de Paris, le manège a été conservé en raison du rôle de protection des institutions et de la capitale attribué à la Garde. Par ailleurs, le financement de sa préservation est permis par sa location lors de grandes fashion weeks, comme celle de la maison de luxe Hermès, d’abord historiquement fabricant de sellerie.
Les écuries du quartier des Célestins accueillent 150 chevaux, sur un total, réparti sur d’autres sites, de 470 chevaux environ. Les deux autres grands quartiers sont ceux de Carnot, à Vincennes, et de Bouville, à Saint-Germain-en-Laye.
Cavaliers et chevaux à la Garde
Les chevaux de la Garde
Les chevaux sont achetés entre deux ans et deux ans et demi, surtout chez des éleveurs normands. Ils sont choisis pour leur bonne forme, leur docilité et la couleur de leur robe, chaque escadron ayant une couleur différente. Ils doivent faire entre 1,60 m et 1,70 m au garrot. Les chevaux sont considérés comme des militaires à part entière : ils subissent une visite d’incorporation et portent un « uniforme » en raison de la couleur choisie de leur robe. Les premiers chevaux décorés l’ont été le 11 novembre 2024. La première affectation des chevaux est le centre d’instruction de Saint-Germain-en-Laye. Ils sont ensuite individuellement attribués à un cavalier. Les chevaux de la Garde prennent leur retraite au bout de quinze ans de service. Pour leur santé optimale, un service vétérinaire est présent en vingt-quatre heures sur vingt-quatre et le quartier dispose d’un bloc opératoire. Quant aux fers des chevaux, ils sont changés par les maréchaux-ferrants tous les 40 jours.
Les cavaliers de la Garde
Pour devenir cavalier à la Garde républicaine, à l’exception des musiciens qui sont formés à l’équitation une fois leur intégration réalisée, il faut un très bon niveau (au moins le galop 6). Le garde occupe ensuite soit un poste uniquement à cheval, soit un poste mixte. Les chevaux sont montés par les cavaliers le plus souvent possible, le mieux étant quotidiennement, mais ils prennent un peu de vacances au mois d’août, pendant les vacances présidentielles et ministérielles.
Les postes de cavaliers correspondent à différentes fonctions, outre le prestige institutionnel : évoluer dans des sites naturels protégés, apaiser tensions dans certains cas, correspondre à des postes à cheval saisonniers, surveiller les domaines viticoles ou ostréicoles. Des demandes locales d’expertise peuvent également venir des préfets eux-mêmes.
Le jeudi 27 mars 2025 la section Activités de la SAMA organisait la visite du musée de la Libération, général Leclerc, Jean-Moulin 39-45 et de l'exposition Daniel Cordier. Le rendez-vous était donné à 10 heures, 4, avenue du colonel Rol-Tanguy, place Denfert-Rochereau, 75014 Paris.
Une trentaine d'adhérents se retrouvait devant l'entrée du nouveau site du musée.
Scindés en deux groupes, ils ont pu découvrir le matin, guidée par une conférencière et la directrice du musée les collections permanentes : une page fondamentale de l’histoire de France au travers du parcours de deux hommes très différents, Jean Moulin et Philippe de Hauteclocque. Leur objectif commun ? La libération de la France dont la Libération de Paris est le symbole le plus fort.
Pour les plus courageux ce fût l’occasion également d’une plongée souterraine dans un haut-lieu de la Libération de Paris, ouvert pour la première fois à la visite : un abri de défense passive utilisé comme poste de commandement par le colonel Rol (futur Rol-Tanguy), chef des FFI de la région parisienne.
L'après-midi, l'ensemble du groupe a suivi avec un très grand intérêt la passionnante visite de l'exposition temporaire "Daniel Cordier l'espion amateur d'art".
Un grand merci à nos deux interlocutrices, qui outre leurs connaissances, ont réussi à rendre vivante cette période sombre et souvent controversée de notre histoire
Jeudi 12 Décembre rendez-vous au Musée de la Marine.
Je me suis rendue à cette invitation avec enthousiasme car je n’étais pas revenue dans ce musée depuis de nombreuses années.
J’avoue qu’en pénétrant dans le bâtiment je n’ai rien reconnu : fini l’alignement des maquettes sous vitrine ouverture vers « le large » …
Cette sensation est réelle car nous sommes accueillis dans une immense salle ressemblant à une coque de bateau renversée.
J’ai beaucoup apprécié cette visite pour sa diversité et grâce à notre guide et ses explications.
J’aurai toutefois quelques remarques :
-générale
Pour ma part je suis gênée par la pénombre qui règne actuellement dans la majorité des musées.
La conservation des objets et des œuvres est le justificatif qui m’a été fourni pour expliquer cet éclairage.
Pour moi et pour d’autres cette situation gâche un peu la visite avec notamment la difficulté pour lire les affichettes explicatives : donc la lampe de mon téléphone travaille.
-concernant le musée
Le système des silhouettes au pied des maquettes pour donner une idée de la grandeur des bâtiments est excellente … dommage il en manque certaines.
Exposition des maquettes en vitrine. Serait-il possible de mettre les explications des deux côtés des vitrines ? En effet plusieurs maquettes sont numérotées d’un côté et les explications sont sur le côté opposé. Ce double affichage ne doit pas être bien compliqué à réaliser et ce serait bien agréable pour les visiteurs.
En conclusion : superbe après-midi
Merci.
Nicole CAUJOLLE
Beaucoup d’objets très bien mis en valeur. Dans un décor moderne avec de belles vitrines très pédagogiques. C’est ce que l’on appelle une muséographie réussie.
La maquette de la galère ; <La Réale> de Louis XIV. Les grands voiliers à trois ponts du Dix-huitième siècle avec leurs incroyables figures de proue. Les grands tableaux D’Horace Vernet représentant les ports de Bordeaux, Marseille, Rochefort et sa corderie qui mérite bien une vitrine pour elle seule. Nous comprenons alors le travail des charpentiers de marine ; des clous de cinquante centimètres à enfoncer, avec les outils de l’époque, dans un bois très dur.
La dernière salle est consacrée à la marine française au vingtième siècle. Les navires ayant échappé au sabordage de la flotte à Toulon (1942) et une très belle maquette du porte-avions ; <Charles de Gaulle>
Avec un guide sympathique et très intéressant, la visite s’achève dans la librairie boutique. Au milieu des cahiers de coloriage, des mugs de des stylos, nous pouvons feuilleter :
Simenon : <Les demoiselles de Concarneau>
Pierre Loti :<Pécheurs d’Islande.>
Herman Melville : <Moby Dick ;>, qui nous renvoie au musée pour vitrine sur la chasse à la baleine.
Merci aux organisateurs de la visite
Pierre Egret.