La Société des amis du musée de l'Armée a eu cent ans en 2009 ! Depuis plus d’un siècle, la Société créée par la volonté du général Niox, premier directeur du musée de l'Armée, œuvre discrètement dans l'ombre de son musée.
Indispensable à ses débuts pour faciliter la constitution harmonieuse des collections et le développement des actions du musée en lui offrant le concours d'une structure juridiquement indépendante, la SAMA a vu son rôle évoluer au fil du temps ; peu à peu, la contribution au rayonnement du musée a pris largement le pas sur l'acquisition d'objets devenus trop coûteux pour elle. Néanmoins, en un siècle, ce sont plus de cent dons collectifs, et une multitude de dons personnels, que les membres de la SAMA ont offerts au musée. Il est donc tout à fait légitime de marquer le centenaire de la Société par une publication évoquant, au travers de quelques-uns de ces dons, ce siècle de relations.
Cet ouvrage est d'abord un vecteur supplémentaire de promotion du musée. Mais il est aussi un hommage mérité rendu aux milliers de membres de la SAMA, disparus et vivants ; plus que des collectionneurs, ceux-ci sont avant tout des citoyens fiers de l'histoire de leur Pays et de son Armée, et soucieux de «rattacher le présent au passé pour assurer l'avenir» (général Niox).
La SAMA est née en effet au début du XXe siècle, quatre ans après que le musée qu'elle accompagne depuis sa naissance a pris sa dimension actuelle. Lorsque le décret de 1905 fédère les deux musées présents depuis le XIXe siècle sur le site des Invalides, ces derniers ont déjà chacun une personnalité très affirmée et leurs amis dédiés. La difficile cohabitation entre le musée de l'artillerie, premier arrivé, dans l'aile d'Occident, et le musée historique de l'Armée, créé dans l'aile d'Orient en contrepoint à l'ancêtre, à l'initiative des pères fondateurs de la Sabretache, n'a bien entendu pas manqué de se répercuter sur les rapports entre les deux sociétés d'amis.
C'est pourquoi le premier général directeur de cette institution nouvelle, baptisée alors sobrement musée de l'armée - il faut comprendre aujourd'hui de l'Armée de terre - a lui- même porté sur les fonts baptismaux une société qu'il souhaitait certes amicale, mais surtout novatrice, en rupture avec ce passé souvent difficile et parfois tumultueux.
Il est bon de se remémorer cette volonté, de la revivifier et de l'afficher. En effet, si pour l'homme cet âge symbolise encore l'extrême vieillesse, il n'en va nullement ainsi pour les institutions et les associations d'un pays plus que millénaire. C'est pourquoi notre jeune centenaire ne peut le faire dignement qu'en évoquant ce passé pour se tourner résolument vers l'avenir, afin que sa société d'amis demeure .