Ajoutez un logo, un bouton, des réseaux sociaux
Discours prononcé le 22 Juillet1917" par GEORGES CLEMENCEAU
M. le président. La parole est à M: Clemenceau.
M. Clemenceau. Messieurs, sans aucun préambule, je prends la suite' des nobles et. belles paroles que
vous venez d'entendre..
M. le ministre de la guerre, s'est trouvé au cœur même de mon sujet.
Le dernier quart d'heure
Les derniers mois, les dernières semaines de la guerre, a-t-il dit, seront probablement les plus: :durs, Voilà une. parole à, méditer pour nous préparer à soutenir l'épreuve qu'il nous annonce. Les Japonais disent que le vainqueur est celui qui peut croire, un ,quart d'heure plus longtemps que l'autre qu'il sera vainqueur.
Eh bien ! il faut que nous parcourions ces derniers mois, ces dernières semaines dans les mêmes conditions que les premiers temps de la guerre.
M. Charles Riou. Très bien
M. Clemenceau. 'Ah oui ! il faut prononcer les mots difficiles et, quand on les a prononcés, avoir le courage de les réaliser. France ne soit qu'une, avez-vous ajouté, que l'armée soit réunie en un bloc. Sans les interruptions, vous auriez ajouté encore « .le front et l'arrière, et toute la France ».
M. Réveillaud. Il faut que le 'Parlement, lui aussi, fasse bloc avec la nation.
M. Clemenceau. Je supplie qu'on me laisse parler sans interruption. Ma tâche est difficile parce que nous sommes tous d'accord, à commencer par le ministre que j'interpelle. (Rires.) Parfaitement. Je citerai le moins de documents possible, mais je pourrai vous lire les instructions qu'il donne et qui sont conformes à tout ce que je peux demander, à tout ce que vous pouvez souhaiter de difficiles, et, quand on les a prononcés, avoir le courage de les réaliser.
(Très bien!) Il faut que la France ne soit qu'une, avez-vous ajouté, que l'armée soit réunie en un bloc. Sans les interruptions, vous auriez ajouté encore « .le front et l'arrière, et toute la France »
M. Réveillaud. Il faut que le 'Parlement, lui aussi, fasse bloc avec la nation.
M. Clemenceau. Je supplie qu'on me laisse parler sans interruption. Ma tâche est difficile parce que nous sommes tous d'accord, à commencer par le ministre que j'interpelle. (Rires.) Parfaitement. Je citerai le moins de documents possible, mais je pourrai vous lire les instructions qu'il donne et qui sont conformes à tout ce que je peux demander, à tout ce que vous pouvez souhaiter.
L a Faille
Si je suis à cette tribune pour le contredire, c'est apparemment qu'il y a une faille quelque part et, cette
faille, il n'est pas facile de la découvrir lorsque tous les pouvoirs des ministères se combinent pour vous
en empêcher. Je supplie donc mes collègues, qu'ils m'approuvent ou me désapprouvent, de vouloir bien me laisser suivre ma pensée.
Je le ferai en évitant toute personnalité. Je ne vise aucun but politique et n'en veux viser aucun.
Je vais voter l'ordre du jour de confiance au Gouvernement si l'on m'en donne les moyens; j'ai applaudi à l'excellent discours de M. Painlevé et j'applaudirai aux déclarations certainement excellentes que fera M. le président du conseil, si j'en juge par ce qu'il a dit à la Chambre. Il .me permettra, de l'approuver dans ses discours à la Chambre et je rie crois pas l'offenser en le lui disant.
Mais si, cependant, il y a des points celui dont vous venez de parler sans le vouloir, monsieur le ministre de la guerre- des organisations d'administration, de Gouvernement et dé guerre, où il y a eu des frictions, des organes qui marchent mal, des coincements, des cris, des douleurs, des révoltes, des mou-
vements qui peuvent nous inquiéter, nous tous, Français qui sommés ici, nous ne devons point les passer sous silence. Hier, Kerensky a eu le courage de dire ce qui était arrivé sur le front russe. Il y a eu des mutineries, a-t-il dit, des régiments ont passé à l'ennemi, drapeaux en tête, et le front russe a reculé. » Ce n'est rien la Russie s'est reprise, elle a à sa tête un homme de gouvernement.