Ajoutez un logo, un bouton, des réseaux sociaux
Porter le Bleuet de France à la boutonnière, c'est être solidaire de ceux qui sont tombés pour notre liberté, c'est s'engager pleinement dans la préservation de notre mémoire collective et dans l'éducation et l'éveil citoyen de la jeunesse de France.
Initialement institué par la loi du 24 octobre 1922 comme "journée nationale pour la commémoration de la Victoire et de la Paix", le 11 novembre a vu sa signification évoluer au fil du temps. À partir de 1923, la Flamme du souvenir, allumée sous l’Arc de Triomphe à l’initiative du ministre de la Guerre André Maginot, brûle en permanence en hommage aux soldats tombés au front. Ce lieu de mémoire accueille également le Soldat inconnu, inhumé en 1921, symbole des Poilus disparus dont les corps n’ont jamais été identifiés.
En plus d’être le jour anniversaire de la signature de l’Armistice de 1918 et de "commémoration de la Victoire et de la Paix",la loi du 28 février 2012 élargit cette commémoration à tous les "morts pour la France", qu’ils soient civils ou militaires, des conflits anciens ou récents. Ce jour devient ainsi un hommage commémoratif à tous les morts pour la France, comparable au Memorial Day américain, honorant ceux qui ont péri au service de la Nation, y compris lors des opérations extérieures (OPEX).
En 2019, un nouveau pas est franchi avec l’inauguration par le président Emmanuel Macron, le 11 novembre, du monument aux morts pour la France en OPEX dans le XVe arrondissement de Paris. Porté par le ministère des Armées depuis 2011, ce monument, dont la première pierre a été posée en 2017 par François Hollande, rend hommage aux militaires tombés en opérations extérieures depuis 1963. Il s’inscrit comme le 10e haut lieu de la mémoire nationale, témoignant de la reconnaissance de la Nation envers ces sacrifices contemporains.
Comment le souvenir se construit-il au lendemain de la Grande Guerre ?
Plus de 1,4 million de soldats sont morts. La France est meurtrie. La population a besoin de se réunir autour de symboles forts comme le Soldat inconnu. Son anonymat le rend universel : personne ne connait ni son grade, ni son origine sociale, ni sa couleur de peau, ni sa religion... Il représente tous les Français morts au combat. La tombe de ce Soldat inconnu est alors installée à l’Arc de Triomphe le 11 novembre 1920, puis sous l’Arc lui-même le 28 janvier 1921. Cet emplacement symbolique ne permet plus aux armées de défiler de nouveau sous l’Arc, comme un point final au défilé de la Victoire du 14 juillet 1919. Cela marque l’espoir de ne plus jamais revivre une guerre aussi sanglante.
Comment l’idée de la Flamme s’est-elle ensuite imposée ?
On se rend compte que de nuit, la tombe s’efface dans l’obscurité, faisant disparaître le Soldat inconnu. On estime alors que cette « dalle sacrée » n’est pas assez délimitée. Vient l’idée d’un feu perpétuel sous l’Arc de Triomphe. Cette perspective plaît aussitôt à l’opinion publique.
Quelle forme ce feu perpétuel va-t-il prendre ?
Un concours est lancé pour sélectionner la structure. Entre des projets de grandes torchères, l’architecte Henri Favier propose un monument proche du sol où le spectateur est invité à baisser le regard. Son idée est retenue. La flamme jaillira de la gueule d’un canon au centre d’un faisceau d’épées déposées sur un bouclier. Cette structure en bronze, réalisée par Edgar Brandt, prône le « plus jamais ça » : le feu jaillit d’un canon pour la dernière fois afin de rendre hommage aux soldats morts pour la France.
Depuis 1923, la Flamme est ravivée tous les jours. Pourquoi cette cérémonie est-elle quotidienne ?
L’unité de temps, de lieu et d’action renforce le symbole autour de la Flamme. À travers une cérémonie simple et codifiée, nous prenons tous les jours un moment pour nous rappeler pourquoi un Soldat inconnu repose sous l’Arc de Triomphe. C'est une sorte de culte laïc perpétué depuis maintenant 100 ans. Même sous l’Occupation, le ravivage quotidien de la Flamme avait lieu. Sa répétition l’ancre dans une durée supérieure à une vie humaine. C’est dire la force de ce symbole.
Comment cette cérémonie a-t-elle évolué dans le temps ?
À la fin du XXe siècle, de peur que le souvenir de la Grande Guerre ne disparaisse avec les anciens combattants, il apparait essentiel d’établir un lien entre les différentes générations du feu. La cérémonie de ravivage de la Flamme est ainsi ouverte aux plus jeunes et de nombreux écoliers y participent. C’est aussi un moyen de véhiculer les valeurs de la République française. Cette Flamme transcende les particularismes et appartient à tout le monde : c’est la Flamme de la Nation.
Dossier spécial 11 novembre 2023
1923-2023 Centenaire de la Flamme du Souvenir
A l'occasion du centenaire un magnifique spectacle son et lumière eut lieu dont voici l'évocation sur le lien suivant :